JE SUIS QUI JE SUIS (ET JE SERAI QUI JE NE SUIS PAS ENCORE..)

Je m'appelle Jordi Amengual Dolç. Et voici quelques 'coups de pinceau' sur moi:

Brève description de ma vision artistique, de mes inspirations et de mes thèmes


Je pense que conceptuellement et émotionnellement, ma vision de l'art s'inscrit dans la lignée de ce qu'est l'expressionnisme, mais pas l'expressionnisme européen au fond ou essentiellement, mais surtout l'expressionnisme abstrait américain. Cependant, ma façon de voir et de ressentir la peinture est aussi liée, et beaucoup!, à l'art brut, à l'informalisme et à l'esprit créatif particulier d'auteurs comme Joan Miró, Paul Klee, Pablo Picasso ou Vassili Kandinsky (on pourrait dire dans cet ordre).

 

Je comprends que le processus créatif actuel, tel que la peinture a évolué au cours des derniers siècles, est soumis 'presque' uniquement à l'intuition individuelle. Selon moi, cette intuition est directement liée au talent, à la capacité innée que quelqu'un a ou peut avoir à transcrire la force transformatrice et universelle de l'art (transformer les consciences individuelles et/ou collectives, cela s'entend) en un langage original, simple et plus ou moins intelligible (avec la tête ou avec le cœur, "avec le foie", comme dirait probablement Miró).

 

Je ne conçoit pas la peinture, l'art, comme la simple représentation d'images conçues à embellir, comme une décoration plus ou moins présomptueux ou qui cherche sans doute à impressionner, les murs de quelqu'un (essentiellement, de quelqu'un avec de beaucoup d'argent), mais comme une sorte de peau sous laquelle et sur lequel bat un esprit plein de réflexion et d'émotion, d'humanité et de fragilité. Je ne crois pas forcément aux grands déploiements de moyens techniques, ni aux méthodologies fermées (ce qui est plus typique des artisans), mais je fais confiance, par contre, à la capacité toujours en évolution et sans préjugés de découvrir, plus ou moins comme un archéologue, et de transmettre quelque chose d'utile d'un point de vue existentiel pour n’importe quel  esprit.

 

Je me sens très à l'aise de représenter la nature, ou plutôt l'esprit de la nature (c'est une sorte de 'spiritification'), vue à ma manière, à partir de ses éléments les plus simples ou en apparence insignifiants: insectes, animaux divers, ronces, petites collines, etc., tout lié à mon enfance, à notre enfance, à ce qui était important autrefois et qui ne l'est plus ou l'est moins à cause du passage du temps et de l'évolution des sociétés... Je suis également très intéressé par les fluctuations que la routine quotidienne provoque dans l'âme, la lourdeur de vivre pour le plaisir de vivre, l'incapacité de tout voir et de tout percevoir, la seule option possible qui nous est permise en tant qu'espèce (animale ou non) de connaître la réalité que par fragments, de manière incomplète et très souvent, trop souvent, de manière absurde. La ligne, le rectangle, le cercle, le triangle..., éléments fondamentaux du cubisme ou le schématisme rupestre, sont, avec la couleur, des éléments importants de mon travail aujourd'hui.

 

Les artistes qui m'intéressent en ce moment et qui me viennent à l'esprit: Miquel Barceló, Anselm Kiefer, Jonathan Meese, Georg Baselitz, Gerhard Richter ou Jo Hummel... De même, j'admire aussi, et beaucoup, Lee Krasner, Kimber Smith, Jean-Michel Basquiat, Jackson Pollock ou Joan Mitchell parmi beaucoup d'autres.


Trajectoire, expositions et «succès» (plutôt modestes, hein?!)


Mon parcours peut sembler décevant: j'ai arrêté de peindre il y a environ 20 ans maintenant, et il y a environ un an, il y a peu de temps, je m'y suis remis; parce que? Très simple:

– Maintenant je sens que je sais déjà ce que je veux dire et comment je veux le dire.


– Au cours de ces dernières années, j'ai réfléchi à l'art et au fait artistique, mûri des idées et concepts, travaillant comme journaliste, professeur de langue catalane à l'université et à l'ESO, et d'Histoire également à l'ESO.


– Avant d'arrêter de peindre j'ai gagné différents prix, deux à Majorque et un à Barcelone: à Majorque, avec une œuvre figurative, une étude de lumières et d'ombres sur une nature morte, et aussi, en second lieu, avec une œuvre plutôt expressionniste, une huile avec des nuances de vert, de noir, de blanc et de gris; et à Barcelone avec une œuvre abstraite. Et cette réponse si positive de la part des critiques, bien que cela puisse sembler ridicule, m'a toujours accompagnée.


– Je pense que le fait que je n'ai presque pas de carrière est une chose positive, parce que personne ne me connaît, personne ne connaît mon travail, tout ce que je fais et ferai à partir de maintenant sera quelque chose de nouveau, de surprenant, de différent, d'étrange... du moins pour moi. (Parfois, je me sens, économisant évidemment les différences, qui ne sont pas rares, comme une sorte de Bill Traylor, artiste extraordinaire!)

Je ne regrette pas d'avoir arrêté de peindre car lorsque j'ai pris cette décision, je me suis senti perdu et il n'y avait rien dans le monde de l'art d'aujourd'hui qui me semblait satisfaisant. Je me sentais, probablement, trop jeune ou immature et trop seul ou isolé.

Goethe dit:

"Créez, artiste, ne parlez pas." Et c'est ce qu'il faut faire.

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